Endométriose : près de Lyon, une clinique propose aux patientes une prise en charge basée sur la médecine douce

Le 27 mars 2020

Lancé il y a deux ans à la clinique du Val d’Ouest par le Dr Benjamin Cotte, le programme « Endomaîtrise » propose aux femmes atteintes d’endométriose une prise en charge personnalisée pour les aider à mieux gérer leurs douleurs, grâce à un suivi médical et des ateliers axés autour de l’alimentation, de l’activité physique et de la médecin douce.

La marche mondiale pour l’endométriose devait se tenir ce samedi 28 mars. Mais compte tenu du contexte lié à l’épidémie de Covid-19, celle prévue à Paris a été annulée. Les associations organisatrices préconisent toutefois un rendez-vous pour le moins original : « défiler » avec des pancartes depuis son salon et en vidéo.

Initiée aux Etats-Unis et présente dans plus de 60 pays, l’EndoMarch a pour but de mieux faire connaître l’endométriose. Cette maladie gynécologique, qui en France touche une femme sur dix en âge de procréer, se manifeste lorsque des cellules de l’endomètre (muqueuse interne de l’utérus) ont migré ou se sont développées hors de l’utérus.

Ces fragments utérins vont se transformer en kystes et grossir au contact d’autres organes (organes génitaux, vessie, appareil digestif…), déclenchant de vives douleurs au moment des règles. Dans le cas d’endométriose sévère, cette maladie peut se transformer en un véritable enfer au quotidien.

Bien qu’il n’existe aucun traitement permettant de guérir définitivement de l’endométriose, plusieurs solutions s’offrent aux patientes pour ralentir la progression de la maladie. Les traitements hormonaux sont proposés en première intention (stérilet hormonal, pilule en continu ou cure de ménopause artificielle). Si ces traitements ne s’avèrent pas efficaces, une intervention chirurgicale pour enlever les lésions est envisagée.

Une bonne hygiène de vie, qui passe entre autres par l’alimentation et l’activité physique, peut également venir au secours des patientes. C’est précisément l’objectif du programme « Endomaîtrise » proposé à la clinique du Val d’Ouest (Ecully, Rhône) depuis mars 2018 par le chirurgien et gynécologue Benjamin Cotte.

« La plupart de nos patientes ont d’abord bénéficié d’un traitement hormonal ou chirurgical. On a aussi des patientes qui arrêtent le traitement parce qu’il ne marche pas ou parce qu’il n’est pas assez bien toléré. D’autres encore préfèrent éviter de passer par cette étape, même si nous ne conseillons jamais de renoncer à ces traitements. Le programme Endomaîtrise repose sur une prise en charge globale de la patiente qui se veut complémentaire à la prise en charge traditionnelle », explique le Dr Cotte.

Des ateliers ludiques et didactiques 

Soutenu par l’association EndoFrance, le programme se présente sous forme de six ateliers collectifs, au cours desquels les patientes apprennent entre autres à comprendre l’endométriose et ses symptômes, à mieux manger grâce à la naturopathie ou encore à identifier les perturbateurs endocriniens qui s’immiscent dans le quotidien. Le tout agrémenté d’activités ludiques (quiz, cours de cuisine) pour permettre aux participantes d’apprendre tout en s’amusant. Le programme dure six mois (10 patientes par session) mais peut s’étendre au-delà, par exemple si la prise en charge de la patiente nécessite une psychothérapie.

Depuis un an, Endomaîtrise a rajouté un atelier animé par une sexothérapeute et une thérapeute de couple, visant à apprendre à gérer les douleurs de l’endométriose pour tout ce qui a attrait à la sexualité, mais également à la vie de couple.

« Au départ, on était centrés sur la gestion de la douleur, mais on s’est vite rendu compte que le couple était fortement impacté par l’endométriose. Et comme nous avions une sexothérapeute et une conseillère conjugale motivées pour participer au projet, nous avons décidé d’intégrer un pôle couple au programme », précise le Dr Cotte.

Depuis sa création, un peu plus de 40 patientes ont déjà participé au programme. « Il y a à chaque fois une amélioration générale des scores de qualité de vie, que l’on évalue à chaque début et fin de programme », assure Benjamin Cotte. Le recrutement des patientes se fait tous les six mois.

Le programme ne bénéficie toutefois d’aucune prise en charge par la sécurité sociale, du moins pour l’instant. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que cela change. Mais à l’heure actuelle, nous préférons prévenir les patientes que l’adhésion à notre programme nécessite de prévoir un certain budget. Les ateliers sont quasi gratuits, puisqu’ils ne nécessitent qu’une petite participation pour couvrir les frais. Nous avons également des accords avec nos praticiens, qui proposent des tarifs préférentiels pour les patientes. Pour les thérapies, il faut compter environ entre 30 et 50 euros la séance. On donne souvent une moyenne de 500 euros sur six mois, mais cela peut être moins », détaille le Dr Cotte.

 

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